Ligne Grenoble-Gap : le Département reste à quai // Position des élu.e.s RCSE au conseil départemental // 30.06.2016
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Le Département a voté le 30 juin 2016 un vœu sur la stratégie ferroviaire à adopter en Isère. Dans ce vœu, nous soutenons la priorité apportée à la ligne de TER Grenoble-Lyon (quadruplement ligne Grenoble-Moirans et aménagements dans l’agglomération Lyonnaise pour améliorer la régularité et la fiabilité de la ligne).

Nous sommes en revanche opposés à la démarche liant le sort de cette ligne à celle du TGV et le souhait renouvelé depuis 20 ans de rapprocher Grenoble de Paris (objectif annoncé de 2h30). Ce souhait nécessitant au minimum 1 milliard d’euros de travaux parait irréaliste dans le contexte national de restriction de nouvelle ligne grande vitesse (rapport Duron-Mobilité 21 de 2013). Alors que de nombreuses études montrent que l’attractivité n’est pas seulement dépendante de la proximité de la capitale (voir par exemple), il est regrettable de voir cette position pompidolienne s’imposer encore dans les débats publics.

Nous avons également regretté la position publique du Département demandant de facto à la SNCF l’abandon de la ligne desservant le Trièves. Même si devant l’émotion suscitée depuis cette annonce, le Département s’est cru obligé de préciser sa position, il apparait clairement que rien ne sera fait pour défendre la ligne (voir le détail des textes ci-dessous).

Nous avons en revanche proposé un amendement beaucoup plus volontariste où nous défendions une régénération telle que nous l’avons votée dans le Contrat de Plan État Région en mars 2017. Nous continuons à considérer que le Département a vocation à intervenir financièrement au titre de la solidarité des territoires et de la politique tourisme (voir notre position historique). L’expérience d’autres lignes très similaires (Digne-Nice ou chemins de fer corses) devrait aussi être prise en compte pour l’avenir de cette ligne.

Position originelle du Département à propos de la ligne Grenoble-Gap :

« Pour la desserte de Gap depuis l’Isère, dans son ensemble, il est raisonnable de privilégier la route, en complément du train depuis Valence, route qui sera améliorée conjointement avec l’Etat via un programme engagé de renforcement et de sécurisation de la RN85 et RD1075. Cette position est partagée avec le Département des Hautes-Alpes qui considère que l’accès ferroviaire à Gap passe par Valence et non Grenoble. De plus, le montant de l’investissement évalué par SNCF Réseau pour maintenir en l’état la ligne ferroviaire Grenoble – Veynes s’élève à plus de 50M€ pour une pérennité limitée, ce qui ne se justifie pas au regard de la fréquentation. »

Amendement proposé par la Majorité adopté en séance en complément de la position originelle laissée inchangée : « Le département ne demande nullement la fermeture de la ligne Grenoble-Veyne-Gap, qui n’est d’ailleurs pas de sa compétence, mais affiche seulement ses priorités, et principalement celle de la ligne Grenoble-Lyon, en vue des grands projets à venir dans la région Auvergne-Rhône Alpes qui pourraient avoir des conséquences sur le réseau ferroviaire isérois, parmi lesquels se trouvent le Lyon-Turin, les CFAL Sud et Nord et l’autoroute alpine ».