Budget primitif 2017 – Amendement Coopération internationale

Mesdames et Messieurs,

Le budget de la coopération au développement et solidarités internationales a fait comme la banquise, il a fondu : passant pour le fonctionnement en 2016 de plus de 9 à 2,7 millions €, et aujourd’hui, même s’il franchit la barre des 3 M, tout comme un pèlerinage au Vatican ne suffit pas pour être canoniser, cette petite augmentation ne saurait répondre à l’urgence de la situation. D’autant, qu’il y a une contradiction entre cette larme budgétaire accordée et le nouveau règlement aux subventions qui réduit la possibilité de financer le fonctionnement.

Alors à quoi peut bien servir un budget de fonctionnement si l’objectif est au contraire de ne plus financer de fonctionnement ? Votre allergie aux dépenses de fonctionnement vous conduirait-elle encore à user de la pensée magique ? Parce que : non, les projets ne se montent pas tout seul, ils ont besoin de professionnels. Et ce sont bien des dépenses de fonctionnement !

Depuis votre arrivée, en plus des nombreux projets sacrifiés, des emplois ont été supprimés. C’est autant de préjudices portés aux auvergnats et Rhônalpins, car : mesdames et messieurs, nous vivons bien sur la même planète, nos destins sont liés. De la même manière que les nuages radioactifs ne connaissent pas les frontières, les problèmes sanitaires liés à la dégradation gravissime de notre environnement touchent aussi bien les habitants de notre région que celle du bout du monde. Œuvrer là bas, c’est œuvrer ici.

Vous avez l’obsession de la sécurité, nous avons celle de la paix. Sachant que les désastres écologiques quand ils ne sont pas à l’origine des crises politiques, sont un facteur aggravant qui engendre conflits violents et crises humanitaires, soutenir l’autonomie alimentaire, la relocalisation de l’économie, la sauvegarde des ressources naturelles, l’autonomie des peuples et la démocratie c’est agir aussi pour la paix.

Enfin, notre humanité ne réside‐t‐elle pas dans notre façon d’être avec « l’autre » ailleurs et ici ? À moins de suivre Faust, la réponse est « oui ». C’est pourquoi, ces millions de gens qui bravent la mort, pour des raisons climatiques, politiques, économiques ou les trois en même temps, témoignent et justifient de l’indispensable besoin d’augmenter le budget d’aide publique au développement international.

Nous demandons donc que soit ajoutés selon les dispositions mentionnées sur le texte de l’amendement, 5 M d’euros au budget de fonctionnement de l’aide publique au développement.

Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale – Groupe RCSE