L’argent n’a pas d’odeur, business is business // Myriam Laïdouni-Denis // Assemblée régionale // 16.12.2016
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Partenariats économiques à l’international SRDEII (schéma régional de développement économique)

Mesdames et messieurs « L’argent n’a pas d’odeur », « business is business » autant d’expressions qui viennent à l’esprit à la lecture du chapitre relatif aux partenariats internationaux.

Nous n’avons rien contre les échanges économiques à condition qu’ils soient compatibles avec les exigences sociales, environnementales et éthiques. Or le seul objectif énoncé dans cette délibération est : servir les intérêts des entreprises régionales. C’est un peu court non ?

Quid de notre responsabilité face aux enjeux environnementaux ? Rien dans la délibération, alors que cette question doit être omniprésente. Faut-il rappeler que nous sommes sur le même bateau, une brèche dans l’unique coque et nous coulons tous !

Quid des incidences politiques de nos partenariats avec certains états ? Parlons de la Russie, où nous finançons des déplacements sans savoir rien des partenariats en gestation. Avec qui, pour faire quoi et comment, de cela nous ne savons rien… À l’heure où Alep sombre sous les bombardements des forces du régime de Bachar Al Assad, soutenues par l’aviation russe, aucune question de conscience ne semble agiter la majorité sur ce partenariat…

Quid des questions sociales ? Se préoccupe-t-on des salariés des entreprises partenaires? Les partenariats en Corée du sud vont-ils être soumis à des conditions sociales ou va-t-on accepter des échanges entachés par des conditions de travail indignes à l’image des pratiques du groupe Samsung ? Un groupe qui interdit tout syndicat indépendant, réprime toute contestation sociale, refuse de reconnaître la leucémie comme maladie professionnelle alors que des centaines de salarie-e-s en sont atteintes.

Les partenariats économiques internationaux n’ont de sens que s’ils s’inscrivent dans le respect de la justice sociale et environnementale. Plus que des acteurs économiques, ce sont les territoires et leurs habitants qu’il faut mettre en relation.

C’est pourquoi nous proposons d’ajouter au chapitre Levier 2 un premier paragraphe intitulé « les relations de coopérations internationales au service des citoyens et d’un développement soutenable ». Un paragraphe qui précise que l’ensemble des dispositions du levier 2 obéiront à deux critères :

-la compatibilité des partenariats avec les critères environnementaux induisant un soutien exclusif des exportations qui permettent de répondre à des besoins non couverts.

-le respect de critères sociaux et éthiques impliquant des partenariats qui profitent in fine aux populations locales et non aux pouvoirs politiques de certains régimes non démocratiques, ou au développement de multi nationales prédatrices de ressources naturelles.

Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale – Groupe RCSE