EELV Rhône-Alpes s’oppose au projet de gazoduc Eridan
Partager

GRTgaz, filiale du groupe ENGIE (ex GDF Suez), gestionnaire du réseau de transport de gaz en France, prévoit de réaliser une nouvelle conduite de gaz de 220 km entre Saint-Martin-de-Crau (Bouche du Rhône) et Saint-Avit (Drôme).

Le projet Eridan, d’un coût annoncé de 500 millions d’euros, vise à « sécuriser les approvisionnements énergétiques européens ». Derrière cette sécurisation affichée, il faut rappeler que la France importe 99% du gaz naturel qu’elle consomme, principalement de Norvège, Russie, des Pays-Bas et d’Algérie. De plus, le tracé de ce gazoduc, passant à proximité immédiate de nombreuses zones habitées et infrastructures de la vallée du Rhône, notamment nucléaires, augmente le risque d’incident et d’accident nucléaire déjà important de la région, comme cela a été souligné par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Selon Nadine Reux, secrétaire régional d’EELV Rhône-Alpes « Nous nous opposons fermement à ce Grand Projet Inutile et Imposé, hérité d’une vision ancienne où l’Europe importait massivement des énergies fossiles, abondantes et peu chères sans se préoccuper du climat, de l’épuisement des ressources ni de ces conséquences géopolitiques. »

Le gazoduc Eridan renforce la dépendance de la France et l’Europe aux énergies fossiles importées, une double aberration alors que depuis les accords des Kyoto en 1997 et celui de la COP21 cette année, la priorité doit être clairement mise sur le développement des énergies renouvelables.

La récente Loi sur la Transition Énergétique fixe à 10% la part de biogaz dans la consommation de gaz d’ici 2030. Or, sur les 1 000 unités de méthanisation programmées en 2020 pour traiter les déchets organiques (agricoles, industriels, ménagers), moins de 400 ont vu le jour… Pour comparaison l’Allemagne produit la moitié du biogaz en Europe avec près de 8.000 unités.

Et Nadine Reux de conclure « Nous demandons donc l’arrêt de ce projet dépassé et du passé, pour que les pouvoirs publics et GRTGaz respectent les objectifs de la Transition Énergétique et de la COP21 et s’engage résolument dans le développement du biogaz. »