Crolles 2017: Appliquons le sérieux budgétaire aux aides publiques
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Lyon, le 25 octobre 2013. –La Région veut verser 25 millions d’euros au projet Crolles 2017 porté par la société ST Microelectronics, implantée notamment en Isère. Cet argent donné ne s’assortit d’aucun engagement, notamment en termes de création d’emplois pérennes. C’est pourquoi les élus EELV proposent de transformer ces aides en avances remboursables ou en subventions avec retour sur les brevets à venir.

Lors de l’assemblée plénière du 25 octobre, le conseil régional a voté l’attribution de 25 millions d’euros au projet Crolles 2017. Ceux-ci s’ajoutent à 600 millions versés par l’Etat, 400 de l’Europe et 75 par d’autres collectivités pour permettre « à STMicroelectronics, en particulier, de franchir le prochain saut technologique nécessaire pour rester compétitifs […] dans un secteur technologique stratégique, générateur de croissance économique et d’emplois » (Les Echos, 23 juillet 2013). La région apporte donc une contribution importante pour son budget économique mais minuscule (moins de 1%) pour ce programme de 3 milliards.

Ce programme d’investissement public-privé fait suite à  « Nano 2012 », lancé en 2008 par le précédent gouvernement. Or, comme l’a reconnu Mr Bozotti, PDG de ST, seule une centaine d’emplois ont été créés contre 660 annoncés à l’époque. Quant au projet 2017, il ne comporte plus à ce jour aucun engagement en termes de créations d’emplois.

Depuis 18 mois, ST Microelectronics a reversé plus de 500 millions de dollars de dividendes à ses actionnaires, bien que l’entreprise perde de l’argent !

C’est pourquoi les élus écologistes ont proposé de transformer ces aides en avances remboursables ou subventions avec retours sur les brevets à venir, et de conditionner les aides publiques au non versement de dividendes à ses actionnaires.

Eric Piolle, conseiller régional EELV, prône une gestion plus sérieuse de l’argent public : « Nous ne refusons pas que les collectivités versent des aides à l’industrie si c’est de leur compétence. Nous sommes satisfaits que l’Union Européenne arrête la concurrence entre états européens et ait enfin défini une stratégie industrielle pour la microélectronique, secteur géostratégique. Mais ces aides doivent être conditionnées à des engagements quantifiables et mesurés en termes de créations d’emplois pérennes, d’utilité sociétale et de minimisation de l’impact environnemental. Là, les contreparties sont inexistantes »

« En période de ‘sérieux budgétaire’, il faut impérativement mesurer l’efficacité de notre action. Or l’Etat va baisser l’indemnité compensatoire de formation versée aux artisans de la région qui forment des apprentis de 72M€ à 14,5M€. Ces aides directes à la formation et à l’insertion créent des emplois non délocalisables. A l’heure des budgets serrés, le Conseil Régional doit mobiliser ses marges de manœuvres sur ses priorités au service des besoins essentiels des Rhônalpins. »

Seuls les élus écologistes ont voté ces amendements de bon sens qui ont donc été rejetés.

Les élus écologistes (et 3 élus du Front de Gauche) ont ensuite été les seuls à voter contre le chèque en blanc de 25 M€ à ST microélectronique, approuvé par les élus UMP, PS, PCF.

Communiqué de presse des éluEs écologistes de la Région Rhône-Alpes.