Bilan de mi-mandat des élu.e.s Écologie, solidarité, citoyenneté de Saint-Égrève
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Source : vert-saint-egreve.fr

 

Contexte de l’élection de mars 2014 : une belle dynamique avec une ouverture de l’association historique locale « Vert Saint-Égrève » et de ses adhérents vers d’autres partenaires pour constituer une liste élargie. Un score plus que respectable avec 17,28% (1 068 voix) malgré deux autres listes à gauche (l’une PC et l’autre PS et apparentés). Aucune liste à l’époque clairement à droite (pas de FN ou LR), la liste sans étiquette de la majorité sortante de Mme Kamowski l’emporte avec plus de 50 % au premier tour.

—> Un rassemblement de toutes celles et ceux qui souhaitent un renouvellement est indispensable pour les prochaines échéances électorales. La majorité actuelle est en place depuis 1995.

Notre contribution au débat depuis 3 ans :

Proposition de plusieurs vœux sur des thématiques nationales et locales :

- Le souhait que Saint-Égrève soit une zone hors TAFTA (portée symbolique).

- La demande d’un débat sur l’installation des compteurs EDF Linky et les risques pour la santé publique et l’exploitation des données personnelles.

- Le vœu pour que la commune s’engage à être le coordinateur des bonnes volontés individuelles ou associatives pour un accompagnement des migrants accueillis au centre d’hébergement du Fontanil.

- La demande d’un report de la décision de fermeture des deux bibliothèques de quartier Rochepleine et Fiancey et l’ouverture d’une nouvelle concertation.

—> À chaque fois les vœux ont été rejetés ou n’ont pas été présentés à l’ordre du jour du conseil municipal.

Rédaction de questions écrites posées oralement en conseil municipal sur :

- Le retard du projet éco-quartier de la gare. Nous pensons qu’il aurait dû faire l’objet d’une zone d’aménagement concertée (Zac). Cet outil d’aménagement permet une plus grande maitrise d’un projet urbanistique d’envergure sur une zone donnée. Il est ainsi possible de concevoir un quartier dans son ensemble en y intégrant par exemple toutes les fonctionnalités attendues dans un quartier : espaces publics, cheminements piétons, insertion avec les autres quartiers…

- L’ouverture de l’aire de grand passage à proximité du pont barrage pour l’accueil ponctuel des gens du voyage lors des déplacements estivaux. C’est une obligation pour La métropole que de mettre à disposition ce type de terrain dans son périmètre.

- La réhabilitation des sentiers du Néron. Depuis l’incendie de 2003, rien n’a été mis en œuvre par la mairie pour réhabiliter avec d’autres partenaires (parc de Chartreuse, département) les sentiers du Néron et créer ainsi une vraie porte d’entrée vers le parc de Chartreuse et la campagne environnante.

- Les doutes à propos de la gouvernance et la légitimité des décisions prises dans le cadre du SIVOM. Ce syndicat intercommunal des communes de Saint-Égrève, du Fontanil, de Saint-Martin-le-Vinoux et des balcons de Chartreuse gère la politique éducative sportive et les équipements, la formation, l’emploi (MEEN) ainsi que désormais la réalisation de nouveaux équipements comme la future piscine (7 à 10 millions € de travaux !). Les décisions sont prises en très petits comités et aucun élu d’opposition n’est présent contrairement à d’autres instances. L’annonce des réunions publiques est très discrète (affichage mairie seulement) et le site internet n’est pas à jour. Par ailleurs, alors que la dynamique nationale en matière de réforme territoriale tend à renforcer la métropolisation de l’agglomération, cet échelon intercommunal historique mériterait un débat sur sa pertinence. En effet, le besoin d’un nouvel équipement aquatique à Saint-Égrève dépasse largement le cadre de l’ex canton de Saint-Égrève et est d’intérêt métropolitain.

- La transparence sur les débats des conseils des habitants interdits aux élus d’opposition et dont les thématiques sont exclusivement suggérées directement par la mairie. L’absence de prise en compte comme interlocuteur des unions de quartiers.

- La demande des comptes rendus des interventions et des votes des élus de la majorité à la Métropole. En effet, Saint-Égrève a trois élus conseillers communautaires qui ne rendent aucun compte de leurs activités aux habitants de la commune.

- les aides supplémentaires que la commune pourrait mettre en place concernant le dispositif MurMur2 (rénovation thermique de l’habitat)

- Et aussi à propos du coût pour la ville de la participation au label des villes fleuries, des conséquences de la fin du monopole des notaires pour la commune, du processus à suivre pour les opérateurs d’antennes relais et les marges de manœuvre pour limiter les conséquences sur la santé des ondes émises et l’insertion paysagère, des rumeurs sur les fermetures des deux bibliothèques…qui par la suite se sont avérées fondées.

—> Parfois les réponses ont été à la hauteur, parfois non. Dans tous les cas, nos questionnements obligent la municipalité à prendre position ou à avoir une réflexion sur tel ou tel sujet. Il y a parfois de vrais débats.

Nos principaux combats pendant ces trois années :

- La défense des droits de l’opposition et en particulier le maintien de notre espace d’expression libre dans le journal municipal de la ville. Au final, nous avons perdu 1/3 de l’espace disponible par rapport à l’ancienne mandature. De même nous sommes intervenus pour que soient réinstallés les panneaux d’affichage libre qui avaient été enlevés au cours des années et souvent remplacés par des panneaux 100% maitrisés par la municipalité.

- Une réflexion globale sur l’évolution actuelle de l’urbanisation de Saint-Égrève et sur l’absence de planification par la majorité ainsi qu’un déficit de concertation et d’explications avec les habitants. La municipalité actuelle a préféré clairement définir les règles du PLU pour ensuite laisser le « marché » agir, avec selon ses dires un minimum d’intervention. A ce sujet, nous avons souhaité travailler à l’élaboration d’une politique de densification raisonnée, intelligente, permettant l’accueil de nouveaux habitants tout en préservant des zones de respiration moins denses, plus aérées et conserver un tissu pavillonnaire.

- La préservation intégrale de l’ensemble de nos parcs publics et en premier lieu celui de Fiancey dont les projets de construction ne sont pas compatibles avec notre manière de concevoir le rapport entre la ville et la nature : lieu de détente, tampon de biodiversité, espace modérateur thermique et défense des zones humides.

- La sauvegarde des bibliothèques de quartier nous est apparue comme une priorité en l’absence encore une fois d’une réflexion globale sur le rôle social, éducatif historique des deux bibliothèques de proximité de Rochepleine et Fiancey. Pour autant, nous sommes favorables à l’évolution de nos bibliothèques en médiathèque, c’est-à-dire intégrant enfin les outils numériques et de partage. Nous souhaitons que soit réétudié un scénario de modernisation des bibliothèques comprenant le maintien des deux bibliothèques. Saint-Égrève a les moyens financiers pour cela.

- L’inutilité du dispositif de vidéo-surveillance et son caractère purement politicien. Toutes les études l’ont démontré : installer des caméras dans cinq ou six lieux de la ville ne règlera rien aux problèmes d’incivilité et de délinquance. Certes, il sera permis de visionner les caméras après un délit et d’espérer retrouver les auteurs des faits. Cependant, là encore, les taux d’élucidation via ce dispositif ne sont pas à la hauteur des attentes. Ce coût pour la collectivité est estimé à 280 000 € d’investissement. Cela va engendrer aussi des coûts de fonctionnement, de visionnage, de maintenance etc. Il est fort à parier qu’ensuite, une deuxième salve d’investissements sera prévue puisqu’il y aura toujours des « trous dans la raquette » pour contrôler les allers et venues. Renforçons plutôt les dispositifs de prévention active et de répression/sanctions éducatives ainsi que la police municipale de proximité.

- Le soutien au monde associatif. Les associations à Saint-Égrève sont pleines de ressources mais elles souffrent également de la rigidité toujours plus importante de la mairie. Depuis plusieurs années, les subventions au monde associatif sont en baisse malgré la hausse de la population et du nombre d’adhérents pour certaines associations.

- L’incitation des modes de déplacements alternatifs à la voiture. Outre l’absence de volonté politique, nous constatons l’absence quasi-totale d’un plan communal en lien avec la métropole pour développer un véritable maillage des modes doux (cycle, piéton, rabattement vers le tram E) sécurisé sur les principaux axes communaux. Au contraire, nous constatons la construction de nouvelles places de parkings toujours plus nombreuses lors de la réalisation de nouveaux équipements publics.

- Le soutien aux commerces de proximité potentiellement fragilisés par l’accroissement des zones d’activités et surtout par l’ouverture de commerces de bouches et d’alimentation. On ne peut pas vouloir développer à la fois des zones d’activités avec toujours plus de commerces accessibles quasiment uniquement en voiture grâce aux centaines de parkings disponibles et affirmer dans le même temps soutenir le commerce de proximité dans les quartiers. L’exemple de l’ouverture de deux boulangeries sur les zones d’activités aura forcément des répercutions sur les boulangeries implantées dans le résidentiel Saint-égrèvois.

Nos relations avec les autres listes d’opposition :

- Avant chaque conseil municipal, nous avons pris l’habitude de nous rassembler quand cela est possible afin d’échanger sur l’ordre du jour du conseil, sur nos interventions respectives et nos votes.

- Une tribune sur l’urbanisme à Saint-Egrève a été écrite en commun avec le groupe PS et apparentés ainsi qu’un communiqué de presse pour faire barrage au FN lors de l’élection présidentielle.

—> Dans l’ensemble, nous avons appris à nous connaitre, à nous respecter et à converger sur une majorité de sujets saint-égrèvois.

Nos bons points concernant quelques politiques locales :

- L’amélioration de la prise en charge des élèves et la qualité des activités périscolaires proposées suite à la réforme des rythmes scolaires.

- L’extinction des lumières la nuit dans certaines zones de la commune : parcs publics, zones d’activités économiques.

- La politique d’économie d’énergie avec le remplacement des ampoules de l’éclairage public par des leds, le soutien au dispositif MurMur2 avec l’isolation thermique des bâtiments, la mise en place de centrales photovoltaïques.

- Le système d’information digital de la maire, la dématérialisation des services municipaux et de plus en plus à la carte pour les usagers, la prise en compte des publics éloignés du numérique et accompagnés par la MEEN ou le CCAS pour les démarches administratives.

—> En tant qu’élus d’opposition, nous savons aussi être constructifs et échanger avec les élus de la majorité, les Saint-Egrèvois, pour faire avancer certains dossiers.

Les comptes de la commune et la gestion municipale :

Un gros travail de compréhension des comptes a été réalisé par notre groupe. Il apparait clairement que Saint-Egrève pour l’instant ne rencontre pas de difficultés financières particulières malgré les baisses réelles de dotations de l’Etat. Ces baisses ont été largement compensées par des recettes propres :

- Elargissement de l’assiette fiscale des taxes locales dû à l’accroissement du nombre de logements et donc à la hausse du nombre de foyers imposables.

- Compensation financière confortable de la part de la métropole issue des recettes liées aux impositions sur les entreprises nombreuses sur la commune. Encore aujourd’hui, Saint-Egrève bénéficie donc de recettes financières plus importantes que dans d’autres communes moins bien dotées en zones d’activités économiques.

- Taxe foncière des entreprises avec par exemple pour l’année 2016 l’implantation de l’entreprise A.Raymond qui a rapporté 500 000 € supplémentaire de taxe foncière sur les entreprises.

- Enfin, notons aussi la vente de nombreux biens communaux et en particulier celle d’un immeuble d’habitation à Fiancey qui a rapporté plus de 4 millions d’euros.

—> Les finances saines de la commune sont le résultat d’une situation structurellement avantageuse, plus que celui d’une bonne gestion de l’équipe municipale.

Un mot sur l’équipe municipale :

- La majorité municipale nous apparait de plus en plus fatiguée, sans élan aucun et désormais divisée depuis le départ de Mme Kamowski.
- Nous n’avons pu que constater un manque de vision et de réflexion globale à propos de nombreux sujets : urbanisme, sécurité & prévention, déplacements, rôle de Saint-Egrève en tant que grosse commune dans la métropole.
- Evidemment, Mme Kamowski était très hégémonique, directive et n’a laissé que peu de place à son équipe. Malgré les probables qualités de son remplaçant (qui reste à découvrir pour notre part), M. Boisset n’est assurément pas synonyme de renouvellement.

—> En conclusion, nous avons essayé comme il se doit d’assurer au mieux notre mandat, nous y avons pris beaucoup de plaisir et continuerons à le faire. Une chose est sûre, nous devons aussi dès à présent préparer avec le plus grand nombre les conditions d’une alternance pour demain.